vendredi 13 février 2015

Quand les attitudes deviennent brutes, voire brutales. Conditionnement du regard et art brut aujourd'hui

Le jeudi 4 décembre 2014, Baptiste Brun, membre du Crab, donnait une conférence à la Maison rouge dans le cadre du séminaire animé par Barbara Safarova. Vous trouverez la vidéo de cette intervention en cliquant sur l'image ci-dessous. Il s'agissait de faire un point sur la mode dont l'art brut est aujourd'hui l'objet.

http://www.dailymotion.com/video/x2cb1zd_parler-de-l-art-brut-aujourd-hui-3e-seance-quand-les-attitudes-deviennent-brutes_creation


"Hans Prinzhorn n'aurait pu voir Adolf Wölfli sans ses accointances avec la génération des peintres expressionnistes allemands, ni Harald Szeemann Heinrich Anton Müller sans l'action vivifiante du regard et de la manière de Tinguely. Aujourd'hui, les nouvelles formes qu'on apparente à l'art brut - qu'elles soient contemporaines ou issues du passé - sont repérées et étiquetées par un regard littéralement actuel. Il en est ainsi des réflexions relatives à la performance ou à la photographie supposée "brutes". Provoquons : les travaux d'Horst Ademeit ou de Georges Widener seraient-ils invisibles voire sans intérêt sans le travail du couple Becher ou de On Kawara ? Quoi qu'il en soit, si l'art brut pensé par Dubuffet reste opératoire aujourd'hui comme pensée de l'art, c'est en restant un véritable révélateur des conditionnements du regard dans le champ de la culture, hier comme aujourd'hui."

par Baptiste Brun
Actuellement boursier postdoctorant au Centre allemand d'histoire de l'art à Paris et enseignant à l'Ecole du Louvre, Baptiste Brun est membre du Crab (Collectif de réflexion autour de l'art brut). Le livre issu de son travail de thèse De l'homme du commun à l'Art Brut : Dubuffet face au paradigme primitiviste paraîtra en 2015 aux Presses du Réel.